Quentin Mosimann: «Je n'ai jamais joué la comédie!»

Quentin Mosimann: «Je n'ai jamais joué la comédie!»

Christine Savioz - 17/02/2008 - Le Matin

Quentin Mosimann était encore groggy quelques minutes après la fin de l'émission de vendredi soir. Il a raconté son sentiment et ses attentes lors de sa première conférence de presse comme lauréat. Ecroulé sur la scène du studio 217, Quentin Mosimann n'en revient pas. Il a gagné la «Star Academy 7». Cette nuit du 15 au 16 février 2008, son rêve se réalisait enfin. Le jeune auteur-compositeur de 20 ans pourra enfin enregistrer ses chansons et les faire connaître au public. Tout auréolé de son nouveau titre, Quentin a donné sa première interview juste après le direct de vendredi, entouré de la directrice Alexia Laroche-Joubert, des membres du jury et de l'animateur Nikos Aliagas.

Que s'est-il passé dans votre tête à l'annonce du résultat?
C'est difficile à exprimer comme sentiment. J'ai pensé tout de suite à ma mère, car c'est un peu grâce à elle que je suis là. Mais j'avoue que j'ai encore un peu de peine à réaliser ce qui m'arrive.

Pendant l'émission, croyiez-vous en votre victoire?
J'étais totalement dans l'émotion, dans le travail, avec le public... Je ne pensais pas trop au résultat. Je voulais juste donner une belle prestation.

Avez-vous pensé aux Suisses?
Oui, j'y ai beaucoup pensé ainsi qu'à la région de Bogève où j'ai passé dix-sept ans de ma jeune vie. Je suis persuadé que, si j'ai gagné, c'est en partie grâce aux Suisses, aux Alémaniques aussi car mon père vit dans cette partie du pays et il a beaucoup alerté la presse de Suisse allemande...

Vous avez dédié votre victoire à votre maman, à Grégory Lemarchal et à Maeva. Qui est Maeva?
C'est une petite fille malade que j'ai rencontrée lors d'une visite des candidats dans un hôpital où de nombreux enfants étaient alités. Maeva m'a énormément touché. Je ne pensais pas que je pouvais être sensible à ce point-là. J'étais parti du château pour donner, et en fait, je me suis rendu compte en revenant que je n'ai fait que recevoir.

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant de la «Star Academy»?
Cela peut paraître bizarre, mais je veux travailler tout de suite, continuer les sons que j'ai faits avant la «Star Ac'» et passer du temps avec ma famille.

Qu'allez-vous faire avec la somme que vous gagnez aujourd'hui (200 000 euros de suite, puis
des versements de 200 000 euros en fonction des ventes de disques)?
Je ne vais pas la dépenser, je vais l'épargner. C'est une somme énorme, incroyable; je n'arrive toujours pas à le réaliser. Vous pouvez me croire: j'ai conscience de l'importance de cette somme. Même si je n'ai manqué de rien, ma famille n'a jamais roulé sur l'or. Par ailleurs, désormais, j'ai la chance d'être dans une bonne maison de disques; je vais donc rapidement mettre la main à la pâte et montrer que je suis un vrai auteur-compositeur.

Vous avez des chansons prêtes?
Au moins 50! Pascal Nègre (n.d.l.r.: le directeur d'Universal) n'aura qu'à choisir et faire le tri!

Avant d'entrer à la «Star Academy», vous étiez dans la dance; pendant, vous avez testé les sons jazzy, quel sera finalement votre style?
Il faudra une discussion avec la maison de disques. J'adore la dance, j'ai aussi beaucoup aimé le jazz, il va falloir aujourd'hui que je trouve le bon créneau, mon créneau. Une chose est sûre: je veux rester ouvert à tout.

On vous a souvent accusé d'en faire trop, de jouer la comédie. Y compris pendant la finale. Votre réaction?
Je n'ai pas la sensation d'en faire trop. J'invite les personnes qui prétendent cela à prendre un verre avec moi, à me connaître pour se faire une idée par elles-mêmes. Je suis comme je l'ai montré. Je ne joue pas. Après, eh bien, on aime ou on n'aime pas... Mon père avait dit lors de la demi-finale qu'on ne peut pas tricher pendant quatre mois sans arrêt. Il avait raison. Ou alors je suis vraiment un bon comédien et il faudrait que je me lance dans le cinéma... (Sourire.)

Avez-vous des regrets dans ces derniers quatre mois?
Aucun. J'ai tout vécu à fond.

Les parents de Quentin se sont réconciliés grâce à l'émission

«J'ai eu très peur. Les deux semblaient vraiment pouvoir gagner. C'était très serré!» s'exclame Pascale, la maman de Quentin, quelques minutes après la proclamation du sacre de son fils. «Je ne crois pas que j'ai réalisé! Quentin m'a juste dit: «Maman, tu vois, tu n'auras plus de dettes!» Et puis, regardez, aujourd'hui, avec Heinz, le papa de Quentin, on se reparle. Avant la «Star Ac'», on ne s'adressait plus la parole!» dit-elle en embrassant son ex-mari sur la joue. Heinz et Pascale se sont séparés dix-huit mois seulement après la naissance de Quentin. Depuis lors, ils ne s'adressaient quasiment plus la parole.

Pascale vit à Hyères (F) avec son fils; sa fille, Jenny, a préféré rester avec son père, Heinz, en Suisse, sur le Rigi.

Pour Heinz, cette soirée aura aussi été un grand moment. «Regardez mon fils: il est fait pour le show-business; il a la musique dans la peau. Ce soir, une vraie star est née. Comme dit un de mes amis, une étoile s'allume sur la scène du showbiz», souligne avec fierté Heinz, avouant tout de même avoir beaucoup douté. «Mathieu était au top pendant la finale.»