L'ÉMISSION PHARE de M 6 affronte un concurrent redoutable : elle-même. Après Christophe Willem et Julien Doré, « Nouvelle Star » a voulu placer la barre très haut. Beaucoup de vainqueurs potentiels rendent le montage des premières émissions de casting plus difficile.
Des artistes tellement professionnels que l'une d'elles, Anahy, déjà auteure d'un album, a dû être disqualifiée sans aucune explication à l'antenne... Un certain flou... et des audiences qui se cherchent.
Des fans plus volatiles. Mercredi dernier, le télé-crochet n'a attiré que 4,1 millions de fidèles, son plus mauvais score d'une saison pour l'instant en dents de scie. Les cinq premiéres émissions ont réalisé des scores entre 4 et 5 millions, très inférieurs à ceux de l'an dernier, compris entre 5 et 5,8 millions. Le zigzag de la programmation entre le mercredi et le jeudi (lié à la retransmission des matchs de Coupe d'Europe de l'OM, désormais éliminé) n'a pas aidé le programme à se stabiliser. Après la baisse d'audience de « Star Academy », « Nouvelle Star » subit à son tour l'érosion générale qui touche les grandes chaînes jusque dans leurs émissions phares.
La pub en recul . En termes publicitaires, le début de saison se révèle difficile pour « Nouvelle Star ». Selon l'agence d'études Yacast, sur les quatre premiers prime times de cette saison 6, le chiffre d'affaires généré par les écrans publicitaires classiques est en recul de près de 10 % par rapport aux quatre premiers de 2007. « Le marché a-t-il anticipé un essoufflement possible du programme, lié à l'arrivée d'un nouveau jury ou aux mauvaises audiences de Popstars à la rentrée 2007 ? Il est trop tôt pour tirer une conclusion sur une éventuelle désaffection », observe François Liénard, de Yacast.
Un montage moins accrocheur . Devant son écran, le téléspectateur a revu en boucle les mêmes scènes. « Beaucoup de reportages passent deux fois. Du coup, on s'endort. La semaine dernière, ils ont interrompu l'émission en plein milieu d'une épreuve. On finit par s'y perdre », dit Céline, fan de la première heure. Une émission a été découpée en deux, très floue, entre casting en province et théâtre à Paris. La faute, selon la production, à l'ajout d'une septième ville, Strasbourg, ce qui complique le montage. « On pêche par la force de notre casting et tant mieux », se défend Edouard Duprey, directeur des programmes de Fremantle, qui a étalé les épreuves au théâtre sur près de trois émissions, au lieu d'une seule il y a deux ans. Quant à Anahy, la Suissesse qui a cartonné avant d'être disqualifiée, elle a disparu du programme sans la moindre explication : « On a su trop tard qu'elle avait fait un album. On souhaitait de toute façon qu'elle apparaisse à l'écran. On a été déchirés de la voir partir. » Beaucoup de rebondissements au final, mais le scénario du feuilleton a été écrit un peu trop vite.